Étiqueté : chantage au suicide, chantage financier, conflits, suspition de contact de mineures, tromperie, Violence psychologique, violences verbales
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Venise Psy’Script, le il y a 3 semaines et 3 jours.
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June
ParticipantBonjour,
J’ai mis longtemps à écrire ici mais j’aimerais faire le pas si ça peut aider les choses à changer cette année. Je suis une jeune adulte et je viens de finir mes études, mais je vis toujours chez mes parents et j’ai grandi au milieu de leurs conflits qui continuent encore à ce jour.
Mon père trompe ma mère depuis des années et il a une tendance à reluquer/draguer et pour être honnête il a tout le profil du pervers narcissique même si ce ne sont que des suppositions – ma mère qui ne supporte pas son attitude n’est pas bien par rapport à ça et ça a affecté leur vie de couple. Avant mes 10 ans il y avait déjà des disputes et des insultes soit visant ma mère directement soit nous visant moi, mon frère et la famille en général.Quand j’avais 16 ans j’ai surpris pour la première fois mon père au téléphone avec une femme (avant on n’avait aucune preuve qu’il trompait même si on s’en doutait). Ca a déclenché de gros conflits et une procédure de divorce de la part de ma mère – procédure rendue extrêmement compliquée par mon père avec du chantage psychologique, chantage au suicide, chantage financier la totale. Mon père a été viré de la maison presque 1 an avant de revenir car ma mère ne s’en sortait pas financièrement, avait perdu + de 15 kg à cause du stress, et elle a voulu lui redonner une chance quand il lui a dit « avoir changé » uniquement pour recommencer à tromper dès son retour.
Depuis enfant je grandis avec ça mais surtout je suis très mal à l’aise avec mon père car il a + de 65 ans et quand j’étais ado draguait et contactait des filles qui avaient mon âge ou pas plus de la 20aine. Il s’affichait sur les réseaux comme Facebook et Instagram et n’était même pas discret. Sur les factures téléphoniques il y a la preuve qu’il appelle des femmes tous les jours.
Seulement depuis l’été dernier les choses sont devenues encore plus dures car ma mère a découvert un courrier de la gendarmerie adressé à mon père, et elle a appris qu’il avait été agressé par des hommes après avoir donné rendez-vous à une prétendue femme sur un site de rencontre aujourd’hui fermé bien connu pour être un repère de prédateurs et d’agresseurs sexuels (je tairais le nom par sécurité). Au lieu du RDV il est tombé sur un groupe d’hommes qui apparemment l’accusaient de donner RDV à une jeune fille mineure (et des groupes agissaient bien sur ce site pour attraper les prédateurs de cette manière).
Depuis ma mère est tendue et moi de même car personne ne sait réellement si il contacte des mineures, je me sens mal et je trouve tout ça dégoûtant.Honnêtement aujourd’hui je suis juste épuisée de me retrouver au milieu de ces histoires, et quand j’aurais la possibilité de partir et d’avoir mon chez-moi je n’ai pas envie de laisser ma mère là-dedans non plus. Elle est à la retraite et ne peut pas partir car sa pension n’est pas suffisante. C’est épuisant de se dire que seule une question d’argent pourrait résoudre la situation car on n’aurait pas à vivre tous ensemble. Mes parents parlent de se séparer puis de faire une cohabitation économique, mais finalement rien ne bouge et on est juste toujours dans le même bourbier, dans les conflits, personne ne peut être invité à la maison sans que ce soit gênant. Je n’invite jamais d’ami-es à la maison et étant lesbienne (la famille n’est pas au courant) c’est même hors de question que je présente qui que ce soit à mon père car ça me dégoûte. La famille proche ou lointaine ne réagit pas non plus, les gens minimisent ou ne prennent pas au sérieux et ça me fatigue sérieusement d’attendre que quelque chose de grave se passe pour agir (plusieurs fois les disputes ont failli ou en sont arrivées aux mains).
Les assos du coin (CDIFF, autres…) n’ont pas su nous aider beaucoup, pendant la procédure de divorce l’assistante sociale avait dit à ma mère de mettre nos chats à la SPA pour se sortir de là plus facilement, ce qui est horrible et d’autant plus cruel à dire dans ce genre de situations. Ma soeur me dit d’ignorer mais c’est difficilement faisable quand on vit sous le même toit. J’ai des soucis de santé (endométriose) qui m’empêchent de pouvoir bouger comme je voudrais. Mon frère va emménager dans son appartement bientôt mais il n’est pas franchement plus rassuré.
Je ne sais pas si vous serez en mesure de m’aider mais je tente malgré tout. J’aimerais bien savoir s’il existe au moins des aides mises en places depuis parce que c’est extrêmement compliqué d’envisager un futur dans des circonstances bouchées comme celle-ci
Je vous remercie pour la lecture et pour aide,
June
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Ce sujet a été modifié le il y a 3 semaines et 6 jours par
June.
Venise Psy’Script
Maître des clésBonjour June,
merci d’avoir posté ta situation ici, je suis sûre que cela pourra aider d’autres personnes qui vivent également des violences intrafamiliales.
C’est une situation très difficile à vivre à pleins d’égard : en tant qu’enfant témoin de violences conjugales, tu es également victime de ces violences là. Elles ont un impact sur ton sentiment de sécurité intérieur, sur la qualité de tes relations, tu vis dans la peur que quelque chose de grave se passe etc. Tout cela tu le vis, comme ta maman qui est la victime directe de ces violences. Tu vis également un sentiment d’impuissance face à cette situation qui peut être très lourd à porter. La prise en otage de ta maman par le retrait des ressources financières (cela fait partie de la famille des violences économiques), maintient ta maman dans un sentiment d’impuissance : je ne peux pas partir/me protéger car je ne peux pas me prendre en charge financièrement. Cette impuissance tu la vis aussi : je ne peux rien faire pour ma mère, elle est prisonnière et je ne peux pas la libérer.
Dans ces situations, s’ajoute souvent la culpabilité, qui vient encore alourdir le vécu : « je dois partir pour me sauver et vivre ma vie, mais je laisse ma mère derrière ». C’est important de pouvoir en parler à des personnes tierces, pour pouvoir identifier ce qui appartient à une réponse en miroir (tu te sens coincée/impuissante car ta maman se sent coincée/impuissante par exemple), de ce qui relève de ton champ d’action (ce que je peux faire aujourd’hui pour moi, pour les autres) et de ce qui relève du champ de l’acceptation et du deuil (ce que je ne pourrai pas changer et desquels je dois me détacher pour pouvoir me libérer).Il y a un autre aspect dans ton post que je souhaiterais aborder, c’est la question des suspicions de pédocriminalité. Ces suspicions, d’autant plus qu’elles concernent ton père, peuvent sidérer et ainsi empêcher l’action. Si tu souhaitais pouvoir agir, pour protéger les éventuels enfants qui seraient victimes de tels agissements, il existe des associations qui peuvent te conseiller et t’accompagner dans cette démarche. Tu peux notamment appeler le 3018 ou les contacter par mail ou tchat sur 3018.fr. Il y a également l’association « innocence en danger » qui peut apporter une aide juridique, de l’information et du soutien.
Il est important que tu ne te mettes pas en danger en faisant ces démarches. Fais les discrètement et évite de le confronter directement sur ces questions.Nous pouvons te soutenir dans tout ce que tu traverses, pour t’aider à y voir plus clair et à retrouver un pouvoir d’agir. La sidération et la honte sont des émotions qui ont tendances à immobiliser, être soutenu dans ces situations permet de retrouver de la confiance, de se reconnecter à la colère légitime et donc retrouver de l’énergie et de la capacité à agir pour soi et pour les autres.
Je t’envoie tout mon soutien,
Venise
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Ce sujet a été modifié le il y a 3 semaines et 6 jours par
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