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Venise Psy’Script, le il y a 1 jour.
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Invitédevrais je y aller ?
pas envie de me constituer partie civile, il n’a pas d’argent
il m’a frappé fort mais une seule foisVenise Psy’Script
Maître des clésBonjour,
Je comprends ton questionnement, il revient souvent pour les femmes qui sont dans ta situation.
Se constituer comme partie civile ne veut pas dire que tu le condamnes. Se constituer en partie civile c’est exprimé ce qu’on a vécu, c’est dire de quoi on a été victime. Et si c’est arrivé une fois, alors tu dis que c’est arrivé une fois. Se constituer en partie civile c’est parler. Et souvent, les personnes qui ont vécu dans une relation où il y a de la violence, ont été sommé de se taire pendant des années, de conserver le secret des violences, des injures, des dénigrements. Parce qu’en parler ça crée de la honte pour la victime comme pour l’auteur, alors on préfère se taire. Mais parler c’est important, pour le pas restée seule, pour avoir de l’aide mais aussi pour que la honte ce soit la sienne, mais certainement pas la tienne.
Parler des violences, ce n’est pas une trahison ; c’est la violence qui est une trahison.
Se taire en revanche c’est une forme de trahison pour toi-même, pour ton droit à être respectée et pour ton droit à la sécurité physique et psychique.
Ce n’est pas toi qui condamne en parlant, c’est la justice qui s’empare de la situation et, par l’action du juge, va décider de la manière dont on elle peut s’exprimer. La décision du juge, tu n’en seras pas responsable. La seule personne responsable d’une condamnation, est la personne qui commet les actes qui sont condamnés.
Tu n’es pas responsable, tu peux te libérer de ce sentiment de culpabilité qui t’habite.–
Invitéok
oui je sais pas
là il est déjà en prison car il a frappé un pote à lui deux semaines après ma plainte alors qu’il avait déjà des conditions (pas commettre d’infraction, plus être à un endroit, etc)
j’ai peur que son ex le visite en prison et si je viens le voir en prison j’aurai l’air connej’ai lu ses auditions, il nie tout
je pense à lui tt le temps
Venise Psy’Script
Maître des clésBonjour,
D’après ce que tu nous partages, ton ex-partenaire est quelqu’un de violent, impulsif, qui ne respecte pas les limites, même lorsqu’elles sont fixées par la justice. Il ne prend pas la responsabilité de ses actes violents.
As-tu la possibilité de te protéger aujourd’hui ? Est-ce que certaines personnes autour de toi connaissent ta situation, te croient, et pourraient t’aider concrètement ?
Ce que tu ressens – ce tiraillement entre l’envie d’être loin de lui et le besoin de le revoir – est quelque chose que vivent beaucoup de personnes victimes de violences conjugales. C’est un paradoxe très fréquent : vouloir se protéger, et en même temps ressentir un besoin de contact, de comprendre, de savoir.
Ce sentiment est en réalité lié à un réflexe de survie : quand on a vécu des violences, on devient très attentif, en hypervigilance. On apprend à reconnaître les signes avant-coureurs : un regard, un ton de voix, une façon de marcher… Ce sont ces signaux qui permettaient d’anticiper ses colères, ses accès de violence. Et pour pouvoir continuer à les repérer, il faut être en contact avec lui – c’est cette illusion de « maîtriser la situation » qui peut donner envie de le revoir.
Mais en réalité, même si tu peux deviner quand la violence arrive, tu ne peux pas l’empêcher. Tu n’en es pas responsable, et tu ne peux pas t’en protéger complètement.
C’est cette prise de conscience qui t’a probablement poussée à porter plainte : une partie de toi veut te protéger vraiment. Et cette partie a raison.
Ton cerveau, lui, est encore en état d’alerte. Il peut essayer de te rassurer avec des pensées comme « je l’aime » ou « il m’aime, il ne recommencera pas ». C’est un mécanisme de défense : le déni, qui vise à atténuer la peur, à ne pas voir une réalité trop douloureuse.
Mais aujourd’hui, une autre partie de toi voit clair et cherche des moyens réels pour te protéger. Pour sortir de ce paradoxe, tu as besoin de retrouver ton pouvoir d’agir. Et pour cela, ta connaissance de lui peut être précieuse – non pas pour le revoir, mais pour mieux t’en protéger.
Le revoir ne t’aidera pas à être en sécurité. Au contraire, cela pourrait te remettre en danger.
Tu peux commencer à construire un plan de protection. Ce site peut t’y aider :
https://sosviolenceconjugale.ca/fr/articles/les-scenarios-de-protection-reprendre-du-pouvoir-sur-sa-securiteEt surtout, ne fais pas cela seule. Entoure-toi de personnes de confiance, ou de professionnel·le·s qui peuvent t’accompagner.
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