Répondre à : Consentement alcool

[Venise Psy’Script]

Bonjour Loaa11,

Merci pour ton message et pour ton courage d’en parler ici. Ce que tu exposes, beaucoup d’autres femmes l’ont vécu et se sont posées la question comme toi. En en parlant ici, tu leur donnes la possibilité d’avoir une réponse claire à ce brouillard dans lequel chacune des femmes qui a vécu des situations semblables sont plongées.

Ce que tu vis n’est pas “juste un regret”. Ton récit montre un moment où tu n’étais pas en pleine possession de tes moyens (à cause de l’alcool), où tu as clairement exprimé un non, où tes limites n’ont pas été respectées, et où la pression a pris le dessus jusqu’à un “oui” arraché, dans un contexte déséquilibré. Cette pression pour obtenir un « oui » s’appelle de la coercition. La contrainte ou l’insistance qui mène à un acte sexuel sans consentement libre et éclairé peut être qualifiée d’agression sexuelle, voire de viol.
Le fait d’avoir dit oui « au bout d’un moment » ne s’inscrit pas dans le cadre du consentement. Celui-ci, pour être valable, doit être clairement enthousiaste et s’inscrire dans un respect mutuel (qui exclue toute insistance et prise de risque sanitaire).

Tu exposes également le fait que tu t’es “hypersexualisée” dans les semaines suivantes. C’est une réaction que l’on peut observer chez des personnes qui ont vécu un traumatisme sexuel. Ca peut être une tentative psychique de reprendre le contrôle, de revivre autrement une situation, comme pour trouver une autre issue ou pour « te convaincre » que tu as (et donc aurait eu) la possibilité de décider. C’est une façon de lutter rétrospectivement contre le sentiment d’impuissance dans lequel le fait d’être objectifiée peut plonger.

Tu n’es pas responsable de ce qui s’est passé et tu as le droit d’être en colère.
Si tu sens que tu as besoin d’une écoute professionnelle, n’hésite pas à nous contacter en privé pour que nous puissions te proposer une aide adaptée.
Avec tout mon soutien,
Venise