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Bonjour Matougui,
Je comprends ta frustration… Ce n’est pas normal qu’un gendarme ne prenne pas ta plainte, c’est ton droit le plus fondamental ! Malheureusement c’est vrai, ça arrive régulièrement.
Parfois, se faire recevoir comme ça dans un commissariat, ça donne l’impression que la situation est sans issue, ou bien ça vient donner un sentiment que ce qu’on vit n’est pas « assez grave » pour avoir droit à une protection. C’est très dommageable car OUI, tu as le droit d’être protégée de violences psychologiques. Celles-ci font parfois plus de dégâts que les violences physiques et notamment parce qu’on a tendance à les minimiser et donc on en sort plus difficilement.
Beaucoup de femmes peuvent le dire « le jour où il me touche, là ce sera le point de non retour », comme si les humiliations, les menaces, les dénigrements n’étaient pas suffisants pour mettre un stop définitif à une relation qui les rend malheureuses. Sauf que beaucoup d’auteurs de violences psychologiques la connaissent cette limite et se garderont bien de la franchir… Du coup les violences psychologiques perdurent, s’aggravent avec tout son lot de perte de confiance en soi, d’isolement, d’anxiété, de depression, sans que jamais l’auteur ne porte le coup qui, finalement, « autoriserait » la femme à se sentir légitime de le quitter, de partir sans se retourner.
Du coup, se faire recevoir comme tu l’as été dans un commissariat/gendarmerie, c’est grave parce que ça vient encore plus donner l’impression que ce n’est pas suffisant les violences psychologiques.
Ton expérience, beaucoup d’autres femmes la font car la réalité c’est effectivement que les violences conjugales sont encore souvent mal reçues en gendarmerie/commissariat. Mais attention ! Ce n’est pas parce que ce que tu vis n’est pas grave et ne peut pas faire l’objet d’une plainte, mais plutôt parce qu’ils sont encore nombreux à ne pas être correctement formés. Il en suffit d’un.e correctement formé.e pour que ta plainte puisse être reçue comme elle le devrait.
C’est pourquoi nous te conseillons de demander à être entendue par un.e gendarme VIF ou CELVIC. Iels sont formé.e.s aux questions de violences intrafamiliales et de violences conjugales.
Toutefois, quand bien même ta plainte serait enfin reçue, c’est aussi possible qu’elle n’aboutisse pas à une condamnation et enfin, ça ne suffit pas toujours à ce que les violences s’arrêtent.
Porter plainte est ton droit le plus fondamental mais ne mise pas uniquement dessus pour trouver la porte de sortie.
Souvent, quand on vit des violences psychologiques répétées, on a l’impression qu’on ne s’en sortira jamais. C’est l’emprise psychologique qui donne ce sentiment, qu’on est pieds et poings liés. Et il arrive qu’on attende que l’appareil judiciaire vienne nous sortir de cette situation dans laquelle on est très mal mais pour laquelle on ne voit pas d’issue. Sauf que l’appareil judiciaire n’est pas toujours un allié à la hauteur, il est parfois dysfonctionnel, et parfois très lent, et souvent insuffisant…
Est ce qu’il t’arrive de ressentir cela ? Est ce que tu as des personnes avec qui en parler ? Des proches qui te croient et te soutiennent ?