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Alice, le il y a 3 jours et 20 heures.
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Alice
InvitéBonjour,
J’aurais besoin de conseils pros ou de personnes ayant vécu la même chose que moi.
Je n’arrive pas à me décider à quitter mon compagnon, alors que je sais au fond de moi que c’est la meilleure décision à prendre. Il me rabaisse constamment, me tient responsable de tout ce qui se passe mal autour de lui, critique tout ce que je fais et n’hésite pas à utiliser des histoires de mon passé pour me faire me sentir mal. Et tout cela en me faisant comprendre que c’est pour mon bien, et pour que je puisse m’améliorer. J’ai perdu confiance en moi, je me suis beaucoup remise en question, je me suis éloignée de ma famille et de mes amis. Je sens bien que ce n’est pas normal. Malgré tout, je reste et éprouve de l’amour pour lui. Je ne me comprends pas moi-même. Comment est-ce possible d’aimer quelqu’un dans ces conditions et comment sortir de cette histoire qui finalement me fait plus de mal que de bien ?Marie Psy’Script
Maître des clésBonjour Alice,
C’est pas toujours simple de faire des choix dans une relation amoureuse.
Peut-être peux tu t’interroger sur l’emprise qu’il exerce sur toi?
La violence dans un couple cause souvent beaucoup de confusion. Les partenaires violents utilisent des éléments de la réalité qui manipule et brouille la perception qu’on peut avoir de sa propre situation. C’est dur d’y voir clair quand quelqu’un brouille les cartes constamment.
« il n’est pas toujours violent » sont souvent les propos recueillis.
Les comportements violents ne sont pas toujours présents de façon constante. Il y a des périodes plus difficiles qui sont souvent suivies d’excuses et d’accalmies, et même de bons moments.
Ça rend les choses complexes, on essaie de s’adapter à une situation qui change tout le temps, on ne sait plus sur quel pied danser.
La violence conjugale c’est très instable. On passe de moments de tension où on ne sait pas trop ce qui se passe mais où on se sent mal à l’aise, à des moments où la violence éclate et où on souffre beaucoup (pas besoin qu’elle soit physique pour ressentir une réelle souffrance).
Peut être, que pour t’aider à faire un choix tu peux regarder quelques articles sur le contrôle Coercitif, ou écouter ce podcast : (Il explique bien la complexité du sujet) https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/esprit-de-justice/qu-est-ce-que-le-controle-coercitif-5150470
Notre société évolue mais la violence conjugale reste un fléau … et il n’est jamais simple de s’en sortir.
Peut être que tu peux également te renseigner sur le cycle de la violence, il comporte 4 Phases
Phase 1 : Tension/Anxiété
C’est une période du cycle où règne une atmosphère menaçante maintenue par le partenaire. La tension est un moyen utilisé par l’agresseur afin de mettre en place les structures d’une prochaine agression. Ces comportements visent la satisfaction de ses propres besoins.
Phase 2 : Agression/Protection
Il s’agit d’un épisode de violence, d’une crise qui éclate. Les agressions sont des stratégies de contrôle utilisées par le partenaire afin d’affirmer son pouvoir. En utilisant différentes formes de violence, il cherche à diminuer, humilier, blesser et contrôler sa partenaire. Pour ce faire, il utilise la violence dans ses différentes formes.
Phase 3 : Justification/Responsabilisation
Le partenaire s’efforce de faire admettre à sa partenaire que l’agression était juste, légitime et fondée. Les justifications du conjoint permettent le maintien du cycle grâce au transfert des responsabilités par la manipulation des faits. Il transforme les faits pour les mettre à son propre avantage
Phase 4 : Rémission/Espoir
Cette phase, aussi appelée lune de miel, se caractérise par une diminution ou par l’absence de violence.Peut-être as tu besoin de bien comprendre ce qu’il se passe avant de te mettre en action ?
Tu n’es pas seule, et ce n’est pas simple de prendre des décisions, as- tu des proches autour de toi ? As tu une psychologue ? Existe-t-il un CIDFF près de chez toi ?
J’espère te lire bientôt, courageLeticia
InvitéBonjour,
Je souhaite échanger avec une femme victime de violences psychologiques, sexuelles et violentes de la part de son conjoint.
Je me reconnais énormément dans le message d’Alice et je n’ai pas le courage non plus de partir. J’ai l’impression que la violence n’est jamais suffisamment justifié et que je dois sûrement déformer la réalité.
Venise Psy’Script
Maître des clésBonjour Leticia,
Je me permets de te répondre en attendant que qu’Alice se connecte peut-être au Forum pour te répondre sur son expérience perso.
Pourquoi ressens-tu le besoin de justifier ton départ ? Pourquoi faudrait-il que la violence soit « suffisante » pour que tu t’autorises à partir ? Que se passerait-il si tu le quittais, juste comme ça, parce que tu n’es pas heureuse avec lui ?
Souvent, quand on pense qu’il faut justifier qu’on s’en aille, c’est qu’une autre force est à l’oeuvre pour te retenir. Quelle est cette force ? D’autres se retrouvent-elles là dedans ?Alice
InvitéBonjour Leticia,
Je serais ravie d’échanger avec toi concernant mon (horrible) expérience.
Ma situation a beaucoup évolué depuis mon message et j’ai pu me sortir de cette relation malsaine. Non pas de mon plein gré malheureusement : c’est lui qui m’a quittée (une énième fois). J’en ai énormément souffert au début, au lieu d’être soulagée. Puis me suis habituée jusqu’à réaliser vraiment que je vivais dans le déni et que j’étais mille fois plus heureuse sans lui. J’ai surtout pris conscience qu’il m’avait maltraitée pendant tout ce temps et que j’avais toujours essayé de justifier son comportement en me remettant moi même en question et rarement lui.
Un jour, il m’a recontactée et m’a demandé que l’on se revoie. J’ai accepté car il me manquait beaucoup. Mais quand je l’ai revu, j’ai eu des réminiscences de tout ce que j’avais vécu et que je ne voudrais jamais revivre. La rencontre s’est bien passée mais j’étais comme anesthésiée. Je n’ai pas éprouvé de plaisir à le revoir. Je le voyais se comporter de façon amicale mais savais au fond que ce n’était qu’un leurre.
En rentrant chez moi, j’ai pris la décision de couper les ponts et de ne plus jamais le laisser me manipuler et jouer avec ma vie/mes sentiments.
Il me manquait toujours, mais je me suis rendu compte que ce n’était pas vraiment lui qui me manquait. Mais l’illusion que j’avais de notre amour et de notre relation. J’étais amoureuse non pas de lui mais de ce que j’espérais qu’il soit.
Je ne sais pas si mon récit est clair et te parle. Sache que partir est très difficile mais réellement salvateur. C’est même l’étape la plus dure car elle prend du temps, demande du courage, etc. Mais il faut trouver le moyen et surtout demander de l’aide (amis, famille, psy, livres,…).
Bon courage à toi. -
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Historique.
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